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Des travailleurs chinois produisent des
richesses pour la France
Les produits de luxe fabriqués par la main-d'œuvre intérimaire
chinoise bon marché sont vendus en France et ce sont des
Français qui empochent le gros des profits.
McKinsey & Company, leader mondial le plus influent et
prestigieux dans l'industrie du conseil, vient de publier un
rapport qui montre que plus de la moitié des consommateurs
chinois n'ont aucunement diminué leurs achats de produits de
luxe malgré le marasme économique qui sévit dans le monde et que
grâce à l'apparition en Chine d'un grand nombre de familles
aisées, le marché chinois est devenu un port de refuge et un
sanctuaire pour les grandes marques de luxe internationales.
Toutefois, les visiteurs et les touristes chinois, qui
n'hésitent pas à faire un long et fatigant voyage d'une dizaine
de mille de kilomètres pour se rendre en France acheter des
produits de luxe, remarquent que le « Made in China » est
nettement et distinctement imprimé sur les articles et objets de
luxe qu'ils viennent d'acheter. Excepté une petite partie, la
plupart des grandes marques françaises de produits de luxe ont
transféré en Chine leurs bases de production. Après l'éclatement
de la crise financière, pour diminuer autant que possible le
coût de revient, de plus en plus de grandes marques
internationales déplacent vers la Chine leurs principales usines
de production.
Dans plusieurs villes chinoises, dont Wenzhou (Province du
Zhejiang) et Dongguan (Province du Guangdong), d'innombrables
usines et ateliers de travail intérimaire produisent des
articles de luxe à l'intention de grandes marques
internationales, dont principalement françaises, et ces produits
sont par la suite acheminés vers la France, et surtout vers
Paris où ils seront stockés dans les dépôts des magasins et des
boutiques de vente de produits de luxe. Parmi les acheteurs
chinois de ces articles de luxe, il y a peut-être des patrons et
des richards venus de Wenzhou ou de Dongguan qui les ramènent
dans ces deux villes en faisant ce grand détour. Bien sûr, dans
cette complexe chaîne industrielle de conception, de
fabrication, de transport et de vente, la plus grosse partie des
profits et des bénéfices revient à la France.
Echange de chaussures de fabrication chinoise contre Avions
Airbus de la France.
Contrairement à la réussite en Chine des produits de luxe
français, la balance favorable du commerce de la Chine vers la
France continue à s'accroître. En 2006, la balance commerciale a
été excédentaire de 2,63 milliards de dollars US du côté chinois
par rapport au côté français et trois ans après, c'est-à-dire
vers 2009, ce chiffre a augmenté à 5,3 milliards de dollars US
durant les neufs premiers mois de l'année.
Cela a été dû au modèle du commerce bilatérale sino-français
établi depuis longtemps et ce modèle revêt les particularités
essentielles du commerce entre un pays en voie de développement
et un pays développé : la Chine acquiert auprès de la France des
produits et des équipements high-techs, alors qu'en retour la
France importe de la Chine des produits textiles à bas prix et
des produits de l'industrie légère.
« La coopération économique et commerciale sino-française revêt
un caractère complémentaire, ce qui est favorable au
développement économique des deux pays et les deux parties sont
également gagnantes. », a déclaré fin de l'année dernière Ma
She, Ministre conseiller du Service économique et commercial de
l'Ambassade de Chine en France.
La complémentarité de ce genre de commerce est exprimée
principalement et typiquement par le modèle « chaussures
chinoises » contre « Airbus français ». Jusqu'à fin 2004, la
France a importé de la Chine 120 millions de paires de
chaussures d'une valeur totale de 56 millions d'euros. Parmi les
espèces de chaussures importées chaque année par la France, dans
trois paires, une est de fabrication chinoise et en moyenne
chaque Français achète deux paires de chaussures fabriquées en
Chine.
Cependant, la Chine gagne moins de profits en exportant cent
millions de chaussures que la France qui lui vend un Airbus.
En 2007, la compagnie Airbus a signé à Beijing avec des
représentants de compagnies d'aviation civile chinoise un
contrat de commande de 160 avions Airbus d'une valeur totale de
17,4 milliards de dollars US et la Chine devient ainsi le plus
grand acheteur d'avions Airbus exportés par la France.
En plus, il ne suffit pas aux Français de vendre aux Chinois des
avions, ils désirent en outre leur vendre des TGV (Train à
grande vitesse) ainsi que les techniques de la nouvelle
génération de l'énergie nucléaire. D'un coût total
d'investissement de 50,2 milliards de yuans RMB (Renminbi,
monnaie chinoise), le projet de construction de la centrale
nucléaire de Taishan, au Guangdong, a été mis en chantier
officiellement fin de l'année dernière. Les fonds sont investis
par China Guangdong Nuclear Power Holding Co., Ltd et par EDF
(Electricité de France, qui se charge respectivement de 7 : 3 du
droit d'apport. Et il a été créé à cet effet la plus grande
joint-venture sino-française en matière d'énergie propre.
Des opportunités dans la crise.
Au début de l'établissement des relations diplomatiques entre la
Chine et la France en 1964, le volume commercial bilatéral était
seulement de cent millions de dollars US, ce qui veut dire
qu'aujourd'hui, le volume commercial moyen d'une seule journée
entre la Chine et la France dépasse le volume commercial
bilatéral annuel de ce temps-là.
Toutefois, dans le développement rapide du commerce bilatéral,
la balance toujours et continuellement favorable à la partie
chinoise provoque sans cesse des conflits et des frictions et
aggrave les problèmes surgis dans le commerce bilatéral. Pour
protéger les industries nationales et les emplois en France, le
gouvernement français a été obligé de prolonger la durée des
restrictions de quotas imposées aux textiles importées de la
Chine et d'approuver la décision prise par la Commission
européenne concernant l'application de mesures antidumping à
l'encontre des chaussures de fabrication chinoise. La France est
devenue ainsi, au sein de l'Union européenne (UE) et durant un
certain temps, l'un des éléments les plus zélés appelant à
l'application du protectionnisme à l'égard de la Chine.
Puis en 2008, de nouveaux problèmes ont surgi dans les relations
sino-françaises, dont le problème du Tibet et du Dalai lama, et
la France a porté gravement atteinte aux intérêts vitaux et
fondamentaux de la Chine, ce qui a fait que les relations
franco-chinoises qui devenaient de jour en jour meilleures sont
tombées tout d'un coup au point le plus bas. Pour répondre aux
attaques répétées de la France, la Chine a été forcée d'annuler
la onzième réunion au sommet des dirigeants chinois et européens
et de suspendre les négociations sur les gros contrats
commerciaux entre les deux pays.
Mais juste à ce moment-là, c'est-à-dire vers fin 2008, la crise
financière a éclaté et a commencé à s'étendre à travers le
monde, ce qui a détourné l'attention du monde entier et les
relations franco-chinoises ont pu, grâce à cela, connaître une
certaine amélioration.
Pour ce qui est de la connaissance réelle sur le marché chinois
et sur la réalité chinoise, ce sont les entreprises françaises
qui se sont installées depuis longtemps en Chine. Par exemple,
pour le Groupe Veolia, leader mondial des services à l'eau et à
l'environnement, après son installation en Chine, il a réalisé
chaque année des profits qui augmente à un rythme de croissance
moyenne annuelle de plus de 15%, tandis que le montant de ses
investissements en Chine atteint 1,5 milliard de dollars US et
il prévoit d'étendre ses activités dans le pays et faire en
sorte qu'en 2013, ses investissements en Chine atteigne une
ampleur de 2,5 milliards de dollars US. Quant à l'exposition
universelle qui s'ouvrira en mai prochain à Shanghai, la Société
des services de l'eau courante Veolia de Putong est chargée de
la fourniture directe d'eau courante à l'ensemble de la zone de
l'exposition.
En dehors de Veolia qui est une grande et importante entreprise
française, les autorités concernées françaises font des efforts
pour concrétiser un programme du gouvernement français en aidant
les petites et moyennes entreprises (PME) françaises à
s'introduire dans le marché chinois. « Le gouvernement français
est toujours en train de prendre des mesures visant à encourager
les PME françaises à investir à l'extérieur du pays. », a
déclaré l'ancien Premier Ministre français Jean-Pierre Raffarin.
Peopledaily 2010/03/25
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