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Unification de
l'imposition des entreprises chinoises et étrangères
À partir d'aujourd'hui, les entreprises internationales seront
soumises à deux nouveaux impôts.
Suite à l'annonce du Conseil des affaires d'État, la Chine met
aujourd'hui en application une mesure visant à unifier le régime
d'imposition des sociétés nationales et étrangères. Ces
dernières seront désormais soumises à deux nouveaux impôts,
portant sur la construction et l'éducation.
Par conséquent, les dépenses des firmes étrangères pour les
activités locales pourront augmenter jusqu'à 10 %.
Selon les analystes, l'effet sera limité sur les investisseurs
d'outre-mer, qui doivent s'adapter à la nouvelle situation
chinoise. Ils sont encouragés à voir le pays comme un marché
plutôt qu'un simple centre de production à bas coût.
« Je ne pense pas que cela se répercutera négativement sur la
croissance des investissements directs à l'étranger (IDE), grâce
à la croissance robuste de la Chine et la consommation
intérieure en essor, qui permettront au marché de conserver son
pouvoir d'attraction », considère Wang Zhile, directeur du
centre de recherche sur les multinationales sous l'égide du
ministère du Commerce.
Au début de son ère de réforme et d'ouverture, la Chine avait
mis en place des politiques préférentielles pour les entreprises
internationales, afin de stimuler sa croissance. Ces mesures ont
graduellement été abrogées ces dernières années.
La Chambre de commerce européenne en Chine dit que les
entreprises étrangères reçoivent de plus en plus le même
traitement que leurs concurrentes nationales. Cela est un signal
fort montrant que l'environnement et les politiques
d'investissement mûrissent, et que les sociétés européennes se
sont bien préparées au changement. « Nous n'avons aucune raison
de nous plaindre des impôts supplémentaires », a déclaré
anonymement un employé de la Chambre.
« Cependant, nous porterons une grande attention à la façon dont
la Chine entend continuer à s'ouvrir aux entreprises étrangères
dans le futur », a-t-il ajouté.
Cette nouvelle mesure arrive après de vives critiques de
l'environnement d'investissement en Chine par les sociétés
internationales au cours des derniers mois. Leurs plaintes ont
partiellement amené le pays à annuler ses politiques
préférentielles.
En 2007, la Chine a unifié l'impôt sur le revenu des entreprises
nationales et étrangères à 25 %. Auparavant, les entreprises
étrangères payaient un impôt de 15 %, soit 18 points de moins
que leurs concurrentes chinoises. Ceci a été un tournant dans
les politiques préférentielles dont bénéficiaient les
entreprises internationales depuis près de deux décennies.
En avril, la Chine a publié une nouvelle ligne directrice sur
les IDE, encourageant les sociétés étrangères à investir dans
les services et la haute technologie plutôt que dans la
production, de préférence dans les régions centrales et
occidentales.
« Il est compréhensible que ces entreprises aient besoin de
temps pour s'adapter aux changements, mais la Chine est en droit
d'ajuster ses politiques d'investissement pour soutenir le
modèle de développement », estime M. Wang.
Le Premier ministre Wen Jiabao a confirmé à plusieurs reprises
que la Chine accueille les entreprises étrangères et entend les
traiter comme les sociétés nationales.
Un rapport publié par la Conférence des Nations unies sur le
Commerce et le Développement (CNUCED) en septembre montre que la
Chine reste la destination la plus attractive des IDE dans le
monde.
china.org.cn 2010/12/01 |

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