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L'excédent
commercial chinois surestimé (expert européen du commerce)
L'excédent commercial chinois est surestimé du fait de la
méthode de statistiques utilisée pour évaluer le volume des
échanges commerciaux entre les deux pays, a affirmé récemment un
expert d'un groupe de réflexion basé à Bruxelles.
"J'affirme que le volume des exportations chinoises est bien
moins élevé que certains ne l'estiment. Ces statistiques
d'exportations impressionnantes comportent la valeur ajoutée
réalisée dans d'autres pays, avant que le produit ne soit
assemblé en Chine", a indiqué Hosuk Lee-Makiyama, co-directeur
du Centre européen de l'économie politique internationale (ECIPE),
lors d'un entretien avec Xinhua.
M. Lee-Makiyama a fait savoir que les actuelles statistiques
internationales du commerce ne pouvaient donner un aperçu
réaliste de la "valeur ajoutée" des produits, dont la plupart
sont conçus, fabriqués et assemblés dans plusieurs pays. De
nombreux produits assemblés en Chine et commercialisés ensuite
aux Etats-Unis sont enregistrés comme exportations chinoises.
"Cela résulte de la méthode statistique conventionnelle, qui
consiste à déterminer l'origine du produit par le pays où il est
finalisé et à attribuer l'intégralité de la valeur du produit au
dernier pays de la châîne", a-t-il expliqué.
M. Lee-Makiyama a cité iPhone, produit électronique du géant
informatique américain Apple en exemple.
On affirme que les ventes de produits comme iPhone, qui est "fabriqué
en Chine", ont ajouté deux milliards de dollars au déficit
commercial américain. Mais seul 1% de sa valeur ajoutée totale
provient de son assemblage final en Chine, alors que le restant
appartient à d'autres pays, dont les Etats-Unis, où le produit
est conçu et commercialisé.
Si le calcul est basé sur la valeur ajoutée, le déséquilibre
commercial entre la Chine et les Etats-Unis se trouve inversé,
la vente des iPhones résultant d'un excédent commercial de 48
millions de dollars pour les Etats-Unis, a affirmé M. Lee-Makiyama.
"Voici comment l'actuelle méthode d'enregistrement commercial
débouche sur une surévaluation des exportations chinoises", a-t-il
conclu. "Les statistiques d'exportations chinoises incluent la
contribution d'ouvriers, d'ingénieurs, de concepteurs et de
chauffeurs américains".
Par ailleurs, M. Lee-Makiyama n'accepte pas l'opinion
prédominante à Washington, selon laquelle la Chine serait la
seule bénéficiaire de la mondialisation.
"Le Congrès des Etats-Unis et les syndicats américains, qui
commencent à nourrir des sentiments anti-mondialisation, ne
prennent pas en compte les revenus tirés par les Etats-Unis par
le biais des échanges commerciaux avec la Chine", a-t-il fait
remarquer. Pour les personnes qui citent ces chiffres, soit ils
ont "exagéré", soit ils sont "trompeurs".
En outre, il a souligné que les chaînes de fabrication et
d'approvisionnement contrôlées par la Chine avaient permis à de
nombreuses compagnies américaines d'exporter leurs idées et
produits dans le monde entier.
Selon les dernières statistiques commerciales, les échanges
commerciaux des produits manufacturiers, dont la majorité est
exportée par la Chine, est quatre fois plus important que le
commerce des services, dont l'Union européenne et les Etats-Unis
sont les principaux exportateurs.
M. Lee-Makiyama a expliqué pourtant que si l'on déduit le coût
des composantes du produit et les matières premières du coût
total et que l'on prend uniquement les valeurs ajoutées en
compte, le volume des échanges de produits et celui des services
sont équivalents.
Il a fait savoir que le volume d'exportations de services de la
Chine se révélait insignifiant par rapport à d'autres pays, tels
que l'Inde, qui a institué un secteur d'exportations viable.
Maintenant que les chaînes d'approvisionnements sont
mondialisées, le calcul de la balance commerciale entre les pays
deviendra bientôt hors de propos, a estimé l'expert en commerce.
"Un pays peut disposer d'un excédent commercial important tout
en en tirant très peu de profits, voire presque rien. Par
contre, un autre affichant un gigantesque déficit commercial sur
le papier peut amasser d'importants revenus", a-t-il affirmé.
Agence de presse Xinhua 2010/12/30
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