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L'UE n'arrivera pas à contenir les investissements provenant de Chine

Depuis la seconde moitié de cette année, les médias européens ont publié successivement des commentaires sur les « acquisitions de l'Europe par la Chine », laissant entrevoir des doutes au sein de l'Union européenne (UE) sur l'intervention de la Chine dans la crise de la dette européenne. Le 30 décembre, Antonio Tajani, vice-président de la Commission européenne en charge de l'Industrie et de l'Entreprenariat, a laissé entendre que l'UE devrait créer un nouvel organisme pour endiguer les acquisitions par les investissements étrangers d'entreprises européennes. Evidemment, cette pique est directement dirigée contre la Chine.

Antérieurement, certains médias avaient indiqué que les pays pauvres de la zone Euro considèrent la Chine comme un sauveur, tandis que les pays riches de la zone sont inquiets, estimant qu'une forte dépendance vis-à-vis de la Chine finira par leur faire avoir leurs propres mains et pieds liés et affectera l'application européenne de sa stratégie visant à contrecarrer l'expansion économique chinoise. Mais une telle assertion n'est pas juste.

En fait, le gouvernement allemand considère depuis toujours les investissements des entreprises chinoises en Allemagne comme étant une opportunité. Au cours de sa visite en Chine en octobre dernier, Rainer Bruederle, ministre allemand de l'Economie, a favorablement accueilli les entreprises chinoises désireuses de s'implanter en Allemagne.

La France, quant à elle, espère aussi que les investissements chinois pourront aider à réduire le taux de chômage. Depuis près d'un an, David Appia, Président de l'Agence française pour les investissements internationaux, a effectué plusieurs visites en Chine dans le but d'attirer un plus grand nombre d'entreprises chinoises pour qu'elles investissent en France et d'utiliser les forces extérieures pour promouvoir les emplois et la croissance économique en France.

Au cours des dix premiers mois de cette année, le montant des investissements de l'UE en Chine a atteint 5,1 milliards de dollars et les entreprises européennes ont investi en Chine dans des domaines de plus en plus variés, depuis l'industrie manufacturière jusqu'aux services et aux acquisitions d'entreprises, sans même hésiter devant les investissements à risque.

Au cours des trois premiers trimestres de cette année, les investissements chinois dans l'UE ont plus que quintuplé par rapport à ceux de la période correspondante de l'année dernière.

Selon les plus récentes statistiques, depuis les 35 ans qui ont suivi l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l'UE, la coopération et les échanges commerciaux et économiques entre les deux parties ont progressé régulièrement pour devenir la coopération la plus dynamique du monde.

Aujourd'hui, le volume du commerce bilatéral a été multiplié par plus de 150, contre 2,4 milliards de dollars lors des premières années qui ont suivi l'établissement des relations diplomatiques entre les deux parties. Depuis plusieurs années consécutives, l'UE est pour la Chine son plus grand partenaire commercial, son plus grand marché d'exportation, le plus grand lieu d'origine de ses technologies introduites et son deuxième plus grand marché d'importation.

Les hommes politiques et les hommes d'affaires de l'Europe et de la Chine doivent traiter les relations économiques et commerciales entre les deux parties d'une manière plus intégrale, promouvoir la coopération dans les différents domaines d'une manière plus active pour en faire bénéficier les entreprises et les peuples des deux parties, a dit Gao Hucheng, représentant des négociations commerciales internationales au Ministère chinois du Commerce.

Ces dernières années, la Chine a accru ses investissements dans les pays européens économiquement faibles, notamment dans la construction de routes, de ponts, de ports, de zones de développement industriel et l'exploitation de ressources énergétiques.

Le journal français « Les Echos » prévoit que les capitaux chinois déclencheront une plus grande campagne d'acquisitions en Europe et les énormes réserves chinoises en devises étrangères pourraient cibler toutes les entreprises cotées en bourse à Paris. L'Europe doit s'y préparer, a averti le journal.

Mais He Shihong, président du Conseil d'administration du Groupe international des services financiers a dit que l'annonce par la Chine de ses efforts en vue d'aider l'Europe à sortir de sa crise de la dette a déjà maintenu la confiance dans le marché et l'euro a cessé d'être dévalué pour connaître une nouvelle réévaluation. Ce plan chinois est conforme à une stratégie internationale à long terme de la Chine et l'Europe n'a pas de raison d'en être trop soucieuse.


Source: le Quotidien du Peuple en ligne 2010/12/31