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Les fabricants de trains
chinois ont les yeux de Chimène pour le rail américain
La Chine, qui est au premier niveau mondial dans le domaine de
la haute vitesse sur rails, est prête à saisir sa chance. Les
deux plus grands fabricants de trains du pays espèrent ainsi
entrer en lice pour de potentielles opportunités d'affaires, à
la suite de la publication mardi par l'administration Obama d'un
plan d'investissement de 53 milliards de Dollars US dans le rail
à grande vitesse.
Ce plan, annoncé par le Vice-président Joe Biden à Philadelphie,
concerne le développement de 3 200 km de nouvelles voies ferrées
et vise à offrir à 80% des Américains un accès aux trains à
grande vitesse dans les 25 ans qui viennent. M. Biden a
également demandé au Congrès d'apporter son soutien à
l'investissement de six ans dans les voies ferrées intervilles à
grande vitesse.
Le plus grand fabricant de trains chinois, CSR Corp, s'est
félicité de ce plan d'investissement, a dit mercredi au China
Daily une source proche de l'entreprise, qui a souhaité rester
anonyme.
« CSR est intéressé par une participation au marché de
fourniture de trains à grande vitesse aux Etats-Unis », a dit
cette source.
CSR a signé un accord avec General Electric en décembre 2010
pour créer une co-entreprise à 50-50 pour fabriquer des trains à
grande vitesse aux Etats-Unis, en utilisant la technologie
chinoise, et pour explorer conjointement le marché américain du
rail à grande vitesse.
Quand le Président Hu Jintao a visité les Etats-Unis en janvier,
la CSR a signé des lettres d'intention pour des entreprises avec
GE. Ces accords pourraient rapporter 1,4 milliard de Dollars US
et créer 2 000 emplois aux Etats-Unis, avait dit le 19 janvier
dernier le PDG de GE Transports, Lorenzo Simonelli.
Le deuxième plus grand fabricant de trains chinois, CNR Corp,
est « également intéressé par le projet de rail à grande vitesse
américain », a dit Xie Jilong, Président du conseil
d'administration de l'entreprise.
Le porte-parole de la China Railway Construction Corp, une des
plus grandes sociétés chinoises de construction lourde, n'était
pas disponible pour des commentaires mercredi. Mais un article
de CBS plublié en janvier avait annoncé qu'une délégation de
cette entreprise avait exprimé son intérêt dans la construction
de voies ferrées à grande vitesse aux Etats-Unis, en Californie,
et fait une visite en hélicoptère de la zone où la construction
devrait commencer.
Des entreprises françaises, japonaises et sud-coréennes ont
également exprimé leur intérêt pour le plan américain de rail à
grande vitesse.
La source proche de la CSR, qui produit le train CRH380A, qui a
établi un record du monde de vitesse sur rails à 486,1 km/h le 3
décembre dernier lors d'essais, a dit qu'ils pensait que la
technologie chinoise du rail à grande vitesse était au premier
plan mondial, cela bien que la Chine soit une nouvelle venue
dans ce domaine industriel.
« La Chine peut offrir un ensemble complet de services », a dit
cette source.
La Chine exploite le plus long réseau ferroviaire à grande
vitesse du monde, avec une longueur totale de 8 358 km, qui
devrait atteindre 13 km d'ici 2012, d'après le Ministère des
Chemins de Fer.
L'AFP a rapporté mercredi que le géant français de l'ingénierie
Alstom avait également bien accueilli le ptojet américain.
« Nous croyons fermement que ce genre d'investissements
d'infrastructure dans les réseaux ferroviaires à grande vitesse
ou traditionnels apporteront une contribution significative à la
création d'emplois, à la baisse des émissions de gaz à effet de
serre et à la réduction de la dépendance envers le pétrole
étranger », a dit le Directeur de l'entreprise pour l'Amérique
du Nord, Guillaume Mehlman.
« Nous sommes impatients de nous mettre au travail –et de mettre
des gens au travail- pour construire le nouveau réseau américain
de transport par rail », a t-il dit dans un communiqué.
Bien que M. Biden ait déclaré que le plan d'investissement à
grande vitesse était comme « un rêve en grand » de réinvention
des infrastructures des Etats-Unis, les Républicains, qui
tiennent à présent les cordons de la bourse après leur succès
triomphal aux élections de mi-mandat de novembre dernier, ont
violemment critiqué ce plan, et demandé à la Maison Blanche de
cesser de dépenser autant d'argent dans un système ferroviaire
américain « à la soviétique ».
Ce à quoi Joe Biden et le Président Barack Obama ont répondu que
redonner de la vigueur aux services d'Amtrak (entreprise
ferroviaire publique américaine) en déliquescence avait un sens
tant en termes économiques que pratiques et environnementaux et
déploré le nombre limité de lignes à grande vitesse actuelles du
réseau ferré américain.
« En tant que client et défenseur de longue date d'Amtrak, je
comprends le besoin qu'il y a d'investir dans un système
ferroviaire moderne qui contribuera à relier les communautés,
réduire les encombrements et à créer des emplois manufacturiers
de qualité et qualifiés, qui ne sauraient être sous-traités
ailleurs », a dit M. Biden.
« Ce plan nous aidera à faire cela, tout en accroissant l'accès
à un rail à grande vitesse pratique pour davantage d'Américains
».
Le service envisage trois types de lignes ferroviaires
interconnectées –dont un service central express équipé de
trains électriques transportant des passagers le long de voies
spécialement affectées à cet effet à des des vitesses situées
entre 200 et 400 km/h.
Un autre réseau de lignes régionales verrait des trains y
circuler à des vitesses situées entre 144 et 200 km/h., tandis
qu'une troisième branche transporterait des passagers vers des
réseaux rapides intervilles.
Ray LaHood, Secrétaire au Transports de l'administration Obama,
a dit que « cet investissement historique dans le réseau ferré
américain à grande vitesse nous maintient sur la piste
d'opportunités économiques et de compétitivité au 21e siècle ».
Peopledaily 2011/02/10
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