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La Chine officiellement deuxième puissance mondiale, mais certains problèmes demeurent

Les nouvelles statistiques officielles du Japon confirment ce que la Chine savait déjà à la mi-année 2010 : elle est devenue la deuxième puissance économique mondiale derrière les États-Unis. Le PIB du Japon a été de 5 470 milliards de dollars en 2010, contre 39 790 milliards de yuans pour la Chine (ou 6 030 milliards de dollars).

L'économie du Japon a reculé de 1,1 % au quatrième trimestre par rapport à 2009. Il s'agit de la première contraction en cinq trimestres, a annoncé le Bureau du Cabinet hier.

La Chine avait prédit sa victoire dès la mi-août, lorsque son PIB du deuxième trimestre a surpassé celui du Japon, détenteur du titre depuis 1968. Avec un rythme de croissance stable et un taux de 9,8 % au quatrième trimestre, la Chine a renforcé sa position. Sur l'année 2010, l'économie nationale a progressé de 10,3 %.

La Chine reste cependant un pays en développement, a rappelé le ministre du Commerce Chen Deming le mois dernier à Davos, en Suisse. Selon le Fonds monétaire international (FMI), le PIB par habitant de la Chine se situait au 95e rang mondial, avec 4 283 dollars en 2010. En contraste, le PIB par habitant du Japon est presque dix fois plus élevé, à 42 325 dollars.

Le ministre japonais de l'Économie, Kaoru Yosano, a qualifié l'expansion chinoise d'événement important pour la région Asie-Pacifique, et a souhaité l'approfondissement des liens économiques bilatéraux. La Chine est à présent le premier partenaire commercial du Japon et une source considérable de croissance pour les entreprises nippones, a souligné l'agence Xinhua.

« En tant qu'économie, nous ne sommes pas en compétition en vue du classement, nous travaillons à l'amélioration de la vie de nos citoyens », a déclaré M. Yosano. « Comme pays voisin, nous nous réjouissons de la croissance de la Chine ».

Li Daokui, conseiller de la Banque centrale et directeur du Centre pour la Chine dans l'économie mondiale de l'Université Tsinghua, estime que la Chine devrait faire profil bas et se concentrer sur le développement pour améliorer les conditions de vie de son peuple.

« Cela est sans aucun doute une étape décisive pour la Chine », a-t-il souligné. « Mais il ne faut pas perdre de vue l'âpre vérité qui se cache derrière les lauriers, le fait que le PIB par habitant est très faible ». M. Li craint que cette nouvelle place puisse perturber le développement national, car certains pays pourraient redouter l'émergence de la Chine et la traiter comme une menace.

Selon les économistes, le ralentissement de la demande des pays émergents, en particulier en Asie, associé à un yen fort qui a atteint un record de quinze ans contre le dollar durant la période étudiée, a fortement pesé sur les exportations japonaises.

Certains experts et responsables du gouvernement ont cependant prévu que le Japon retrouvera la voie de la croissance au premier trimestre 2011. Certains analystes de la Banque mondiale et de Goldman Sachs prédisent que la Chine pourrait dépasser les États-Unis à l'horizon 2025.


china.org.cn 2011/02/15