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Les firmes étrangères cherchent la croissance en Chine

Les observateurs s'inquiètent que la Chine perde de son charme envers les investissements après que le pays ait aboli les politiques préférentielles pour les entreprises étrangères. Toutefois, forts des profits dégagés en 2010, les entrepreneurs étrangers commencent déjà à explorer plus en profondeur le vaste marché chinois.

Yu Jinsong, directeur chez Mahr Precision Metrology Suzhou, est fier d'avoir vu les volumes de vente de sa compagnie doubler l'année dernière. Il s'agit de la croissance la plus importante parmi toutes les branches internationales de Mahr.

Le fournisseur allemand de systèmes de pesage a établi son usine de Suzhou en 1999 et a profité d'une hausse annuelle de 15 % en moyenne durant les 11 dernières années, explique Yu.

« De plus, nous prévoyons une augmentation des ventes de 30 à 40 % cette année », ajoute-t-il.

Afin d'établir une concurrence non faussée, la Chine a introduit en décembre un système d'impôts unifié pour les entreprises nationales et étrangères. Ceci marque la fin de 30 ans de politiques de faveur envers les compagnies étrangères, principalement en matière de taxes et de terres.

Certains redoutent par ce biais que la Chine devienne moins intéressante pour les investissements, et que les entreprises étrangères puissent tourner leur attention vers d'autres pays. En effet, à la suppression de ces politiques s'ajoute la hausse du coût de la main-d'œuvre.

Le changement ne semble cependant pas faire fuir les investisseurs. Au contraire, les mesures ont en fait encouragé les expansions dans les domaines de la fabrication et de la transformation, et ont poussé les investisseurs à établir des sièges régionaux et des centres de recherche en lieu et place de leurs filiales chinoises.

Selon une enquête de la Chambre américaine du Commerce (AmCham) en Chine visant à sonder la température du milieu des affaires dans le pays, 83 % des entreprises interrogées prévoient d'augmenter leurs investissements et d'étendre leurs opérations en Chine cette année, soit une progression de quatre points par rapport à l'année dernière.

Le sondage mené auprès de 434 compagnies membres d'AmCham indique que 85 % d'entre elles ont enregistré des revenus en hausse dans leurs opérations en Chine en 2010.

Aujourd'hui, ce n'est plus le faible coût de la main-d'œuvre qui retient les entreprises étrangères en Chine, mais d'autres avantages, notamment des services gouvernementaux efficaces et de meilleures installations.

Les autorités locales sont aujourd'hui plus ouvertes et parviennent à attirer les investissements dans les secteurs qui en bénéficient le plus. Le gouvernement chinois espère en contrepartie que les entreprises étrangères jouent un rôle plus actif dans le développement économique du pays.

C'est uniquement dans l'esprit d'une compétition juste que la Chine a abrogé les mesures préférentielles à destination de ces entreprises. La Chine traite les compagnies chinoises et étrangères sur un pied d'égalité, explique le ministre du Commerce, Chen Deming.

Concernant les problèmes qui inquiètent les entreprises étrangères, Chen promet que les politiques seront ouvertes et transparentes pour tous, sans considération pour les capacités d'innovation ou les acquisitions gouvernementales.

Le PDG de Siemens, Peter Loescher, se dit enthousiaste de participer au développement économique et au processus d'innovation de la Chine. Siemens possède présentement 16 centres de recherche et développement en Chine. Ces derniers emploient environ 2 300 employés qui travaillent chaque année à l'élaboration de plus de mille brevets.

Pour Yu Jinsong, bien qu'il y ait encore des cas de violation des droits de propriété intellectuelle, les efforts de la Chine pour protéger ces droits sont néanmoins appréciables.

« La plupart des violations des droits de propriété intellectuelle peuvent être résolues au travers de services juridiques professionnels », précise-t-il.


china.org.cn 2011/03/31