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Investir en Chine


Prologue
L'implantation en Chine doit tenir compte du role central des autorités administratives, l'approbation du projet étant souvent le moment crucial de la procédure. Les autorités vérifient la conformité du projet aux lois et règlements chinois, aux politiques d'orientation économique nationales et locales et aux exigences d'équité entre les différentes parties impliquées.
Les restrictions sectorielles répertoriées dans le Catalogue d'orientation des investissements étrangers demeurent un obstacle essentiel à l'approbation d'un projet. Nombre d'entre elles vont cependant disparaitre dans le cadre del'entrée de la Chine à l'OMC.
Les investisseurs doivent préparer et rédiger divers documents qui doivent être présentés aux administrations compétentes.

Approbation et enregistrement des investissements étrangers en Chine
Autorités d'approbation
Le niveau d'approbation (autorités centrales, provinciales, locales) des investissements étrangers varie en fonction de la nature du projet, du montant de l'investissement total et du secteur d'activité. Le Conseil des affaires d'Etat, organe suprême de l'exécutif, est compétent pour approuver les investissements d'un montant supérieur à 100 M USD, après examen de la Commission d'Etat au plan et au développement (CEPD) ou de la Commission d'Etat à l'économie et au commerce (CEEC), et du Ministère du commerce extérieur et de la coopération économique (MOFTEC).
La CEPD / CEEC et le MOFTEC sont compétents pour approuver :
- les investissements d'un montant supérieur à 30 M USD ;
- les projets d'entreprises à capitaux exclusivement étrangers qui commercialisent leurs produits, importés ou non, sur le marché domestique ;
- les projets impliquant des opérations d'exportation nécessitant l'obtention d'une licence d'exportation délivrée au niveau central ;
- les projets impliquant la fabrication de produits assujettis à quotas ;
- les projets nécessitant une allocation des ressources et besoins en infrastructures au plan national.
Les commissions locales de la CEPD / CEEC et du MOFTEC au niveau des provinces, régions autonomes, municipalités placées directement sous le gouvernement central (Pékin, Shanghai, Tianjin et Chongqing) et municipalités soumises à planification séparée sont compétentes pour approuver les projets d'un montant compris entre 10 et 30 M USD.
Depuis juillet 2000, ces mêmes autorités peuvent approuver les projets, même d'un montant supérieur à 30 M USD, intervenant dans la catégorie des "secteurs encouragés" du Guide d'orientation des investissements étrangers, et non soumis à un controle de planification de l'Etat. Mais la CEPD / CEEC et le MOFTEC conservent un pouvoir d'opposition d'un mois, à compter de la réception complète des documents, pour remettre le projet en cause. Une circulaire du MOFTEC datant du 1 er juin 2001 précise que celui-ci procède dans les dix jours à un examen formel du dépot de la demande et délivre à l'autorité locale un certificat notifiant le dépot, avec copie au bureau des douanes compétent.
Cette récente décentralisation devrait accélérer la procédure d'approbation. Elle donne par ailleurs un role plus important aux autorités locales qui ont intérêt à promouvoir leur région. Cependant, le pouvoir d'opposition, encore mal défini, que conserve le MOFTEC, est source d'incertitudes pour les entreprises à investissement étranger.
Les commissions locales de la CEPD / CEEC et du MOFTEC au niveau des municipalités et des districts sont compétents pour approuver les projets respectivement inférieurs à 10 M USD et 5 M USD.
Enfin certains projets doivent être approuvés par d'autres autorités de tutelle :
- projets d'investissement dans le domaine des infrastructures faisant appel à la technique du financement de projets : compétence de la CEPD, quel que soit le montant de l'investissement total ;
- projets d'investissement dans les secteurs bancaire, financier et des assurances : compétence de la Banque populaire de Chine (PBOC), la Commission chinoise de réglementation des marchés financiers (CSRC) et la Commission chinoise de réglementation des assurances (CIRC) ;
- etc.

Ce système de répartition des compétences d'approbation est décrit par nous-memes comme l'un des plus compliqué au monde. Toutefois, les règles ne sont pas toujours appliquées de manière rigide.
Par souci de rapidité, certains investisseurs souhaitant éviter l'approbation des autorités centrales ont artificiellement découpé leur investissement en plusieurs tranches d'un montant inférieur à 30 M USD. Cette pratique a démontré ses limites, notamment lorsque l'investisseur recherche le soutien des autorités centrales ou souhaite accroitre son investissement. Cette pratique a également perdu de son intérêt depuis le renforcement des pouvoirs locaux d'approbation.

Dossier de demande d'approbation
Les documents requis pour constituer le dossier de demande d'approbation varient selon la structure d'implantation projetée. Ils doivent être rédigés en mandarin ou être accompagnés d'une version chinoise.

1- Pour les sociétés mixtes de capitaux ou de coopérationIl incombe à la partie chinoise de soumettre à l'approbation les documents suivants :
- un formulaire de demande d'approbation ;
- une copie de l'étude de faisabilité conjointe ;
- les versions originales du contrat de société mixte et des statuts ;
- la liste des premiers administrateurs de la société ;
- les opinions des autorités administratives centrales/locales de
tutelle du partenaire chinois.
L'autorité compétente doit notifier sa décision dans un délai de 3 mois et délivrer, le cas échéant, un certificat d'approbation de l'investissement. Il est fréquent que des amendements soient imposés aux documents contractuels. Il convient alors de "négocier" avec cette autorité la portée des modifications proposées.

2- Pour les entreprises à capitaux exclusivement étrangers
L'investisseur étranger peut effectuer directement les formalités d'approbation ou faire appel aux services d'un agent qui coordonnera l'obtention des autorisations nécessaires pour obtenir le bénéfice des droits d'usage des terrains et batiments, des fournitures en eau, électricité, gaz, etc.
Préalablement au dépot du dossier de demande d'approbation, une proposition de projet de création de la société, établie conjointement avec l'institution administrative responsable du secteur d'activité concerné, doit être soumise à la CEPD/CEEC et au MOFTEC (ou à leurs émanations locales).

La notification du rejet ou de l'approbation du projet doit en principe intervenir dans les 30 jours de la réception de la demande.

Le dossier de l'approbation comprend :
- un formulaire de création d'une entreprise à investissement exclusivement étranger ;
- une étude de faisabilité ;
- les statuts de la société ;
- les statuts de la société mère étrangère et son certificat d'enregistrement du pays d'origine ;
- le bilan des trois derniers exercices comptables de la société mère ;
- la liste des équipements devant être importés ;
- une lettre d'appréciation de la solvabilité de la société mère émise par sa banque ;
- une copie du contrat de société s'il y a plusieurs sociétés étrangères.
En principe, l'autorité d'approbation doit notifier sa décision dans un délai de 90 jours.

Suites de l'approbation...
L'enregistrement de la société
Une fois le certificat d'approbation de la création de la société obtenu, il doit être enregistré dans le mois auprès de l'Administration d'Etat à l'industrie et au commerce (SAIC). Cette dernière délivre dans les 30 jours une licence d'activité qui confère à la société la personnalité morale. La licence peut être délivrée à titre provisoire tant que l'intégralité du capital enregistré n'a pas été entièrement libéré conformément au contrat de société.

Autres formalités
La société nouvellement créée doit :
- enregistrer un sceau auprès du bureau de la sécurité publique et l'apposer sur l'ensemble des documents officiels, sous peine d'invalidité ;
- obtenir un certificat d'enregistrement de controle des changes (FERC) auprès de l'Administration d'Etat du controle des changes (SAFE) ;
- ouvrir un compte bancaire, auprès de l'établissement bancaire de son choix, chinois ou étranger, bien que les succursales de banques étrangères aient encore aujourd'hui un champ d'action limité ;
- s'immatriculer auprès du bureau des impots ;
- s'immatriculer auprès du bureau des douanes municipal ou des zones économiques à statut spécial ;
- enregistrer des droits d'usage sur les terrains et immeubles auprès du bureau foncier.